Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/95

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Ainsi que tu nous fais, te faisant lamenter,
Baillera tes corps morts aux corbeaux pour pasture
Brisera tes enfans contre la pierre dure,
Et fera de leur sang les rochers degouter.

PARAPHRASE PSEAUME 147

Heureux hostes du ciel, sainctes legions d’anges,
Guerriers qui triomphez du vice surmonté.
Celebrez à jamais du seigneur les loüanges,
Et d’un hymne eternel honorez sa bonté.
Soleil dont la chaleur rend la terre feconde,
Lune qui de ses rais emprunte ta splendeur,
Lumiere, l’ornement et la beauté du monde,
Loüez, bien que muets, sa gloire et sa grandeur.
Tesmoigne sa puissance, ô toy voûte azuree,
Qui de mille yeux ardans as le front esclaircy :
Et vous grands arrousoirs de la terre alteree,
Vapeurs dont le corps rare est en pluye épaissy.
Car d’un si sainct ouvrier le dire estant le faire,
Sa parole d’un rien ce grand monde forma :
Et tout ce qui s’enferme en l’une et l’autre sphere
Est l’œuvre d’un seul mot que sa bouche anima.