Page:Bertaut - Les Œuvres poétiques, éd. Chenevière, 1891.djvu/98

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Soit l’honneur de son loz d’eternelle duree,
Mesme apres l’univers en pieces demembré.
Que le sceptre eternel dont si sainct et si juste
Il regit tout le monde, et le range à ses loix,
Voye au sacré pouvoir de sa grandeur auguste
Rendre hommage eternel les peuples et les rois.
Et luy qui tout-puissant au sort mesme commande
Vueille de nos destins combatre la rigueur,
Delivrant de tourment l’humble et fidelle bande,
Qu’un soucy paternel loge pres de son cœur.

CANTIQUE FORME DE COMPLAINTE

Tandis que le desir d’une juste vengeance
Flambe dedans ton cœur,
Seigneur n’endure point que ton courroux élance
Sur mon coulpable chef les traits de sa rigueur :
Sursiez un peu l’arrest qui d’un aspre supplice
Poursuit ma mauvaistié,
Ne le prononçant point, que ta saincte justice
Ne s’en soit conseillee à ta douce pitié.
Voy, seigneur, voy du ciel mon esprit qui se pasme
Sous l’horreur du tourment :