Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/15

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et Belles-Lettres. Leur père ne devait pas assister aux succès de ses fils : il mourut jeune en 1831, des conséquences d’une chute, suivie d’une maladie qui dura un an. Il était âgé de trente-six ans seulement ; il laissait une veuve presque sans ressources, avec quatre enfants en bas âge. Heureusement, c’était une personne de tête et de dévouement, qui sut les élever, leur communiquer son énergie et la hauteur de son caractère moral. Elle a vécu jusqu’à l’âge le plus avancé ; les amis de Bertrand ont tous connu cette femme distinguée, qui, plus heureuse que son mari, put jouir jusqu’au bout des succès de ses enfants. L’une de ses filles épousa M. Hermitte, autre confrère, que nous venons de perdre, et dont la vieillesse octogénaire a été entourée du respect des mathématiciens du monde entier. Duhamel, oncle des jeunes Bertrand, et mathématicien très distingué lui-même, depuis membre de l’Académie des sciences, où je l’ai remplacé, concourut à leur éducation, à celle de Joseph principalement, qu’il fit venir à Paris. Duhamel y dirigeait alors une institution préparatoire à l’École polytechnique. De là une séparation entre les deux frères, Alexandre étant resté avec sa mère à Rennes, où une bourse du lycée lui avait été attribuée. Malgré cette circonstance,