Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/16

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l’enfance de Joseph ne manqua pas de soins maternels, grâce à sa tante, Mme Duhamel, dont nous avons aperçu autrefois la physionomie affectueuse et un peu bourrue. Si l’on ajoute à tous ces noms d’académiciens, celui d’un autre parent, le naturaliste Roulin, qui voyagea dans l’Amérique équatoriale, on voit que J. Bertrand se trouva, dès sa première enfance, entouré de personnes hors ligne, aussi bien au point de vue scientifique qu’au point de vue moral : leur influence ne dut pas être étrangère au développement de son intelligence et de son cœur. Quelques lettres de J. Bertrand, âgé de neuf à onze ans, attestent la vive affection qu’il portait à sa mère et aux siens, sans accuser d’ailleurs dès cette époque aucune intelligence exceptionnelle. Cependant celle-ci se serait manifestée de très bonne heure, d’après des légendes qui ont eu cours et qui en feraient un enfant prodige. Ce qui est sûr, c’est qu’à quatre ans il savait lire ; à huit ans il traduisait le De Viris. On a dit qu’à onze ans, il aurait passé les examens de l’École polytechnique, et le fait est signalé dans une lettre de M. Blin : mais il s’est agi sans doute d’examens comparatifs, et non d’examens soutenus avant l’âge, dans les conditions réglementaires et devant les examinateurs officiels. De semblables