Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/20

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blanche la ligne tracée vis-à-vis de son nom. Tel fut le cas, au lycée Napoléon, de d’Alméida et de J. Bertrand. Le proviseur, mécontent, leur fit représenter la liste ; nos deux amis impatientés, écrivirent en face de leur nom le chiffre définitif zéro. Heureusement le proviseur, soit touché de quelque sympathie secrète, soit plutôt effrayé et craignant pour lui-même, supprima la feuille d’inscription.

Cependant, J. Bertrand marquait sa place dans la science par des découvertes originales ; il était élu en 1856, à l’âge de trente-quatre ans, membre de l’Académie des sciences, en remplacement de Sturm : il fut nommé la même année que son beau-frère Hermitte. Il devint successivement professeur à l’École polytechnique en 1856 et au Collège de France en 1862, puis correspondant et associé d’une multitude d’académies et sociétés scientifiques étrangères. En 1874, il succéda à Élie de Beaumont comme secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences ; en 1884, il remplaça Dumas à l’Académie française.

On voit que sa carrière publique fut rapide et heureuse, sans grandes péripéties. Le succès en était légitime, car son œuvre est considérable, tant au point de vue scientifique qu’au point de