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Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/19

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secondaire, d’abord au lycée Saint-Louis, en 1844 ; plus tard, à partir de 1853, au lycée Napoléon, où mon ami d’Alméida exposait en même temps la physique ; il servit d’intermédiaire entre nous. Cependant, on ne saurait se passer des gens de mérite dans l’enseignement supérieur. Aussi Bertrand, écarté de la Sorbonne, était-il devenu maître de conférences à l’École normale supérieure ; puis suppléant de Biot au Collège de France. Avant de lui succéder, il fit un long apprentissage, non seulement scientifique, mais psychologique, et il racontait volontiers, sur ses relations avec son titulaire et sur la stricte économie de celui-ci, des anecdotes, que je ne voudrais pas rapporter dans cette enceinte, où Biot a figuré à son jour, dans son extrême vieillesse. Le caractère indépendant de J. Bertrand se manifesta, dès lors, par plus d’un trait ; j’en citerai un seul, qui aurait pu briser sa carrière, au cours de la dure période d’oppression intellectuelle que les hommes de ma génération ont subie de 1850 à 1860. Après la mort de l’un des personnages politiques notables du temps, le ministre de l’Instruction publique d’alors jugea à propos d’ouvrir une souscription pour élever une statue au défunt. On fit passer la liste parmi les professeurs de lycée. Plus d’un laissa