Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/55

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parlerons du charme savoureux de son esprit et de la générosité de son cœur, nous n’aurons qu’à nous souvenir.

Vous lui succéderez dignement. Il est bon que les génies les plus divers collaborent au grand œuvre. Si une faculté redoutable d’analyse, jointe à une imagination capricieuse, semble la marque de Joseph Bertrand, le caractère de votre critique est d’être surtout ordonnatrice et constructive. Vous avez beaucoup édifié, avec un énorme labeur, une foi patiente et qui s’est rarement permis le sourire.

Je n’entrerai pas dans le détail de votre biographie. Elle est harmonieuse et simple. Fils d’un médecin de grand mérite et d’esprit sérieux, vous avez été engagé de bonne heure dans les voies de la recherche scientifique, et vous vous y êtes enfoncé d’un pas puissant et ininterrompu. Votre cursus honorum est un des plus beaux et des plus riches que l’on connaisse. Vous êtes professeur au Collège de France depuis quarante ans, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, membre de l’Académie de médecine, membre des principales Académies ou Sociétés scientifiques étrangères, sénateur inamovible, et j’en passe. Vous avez été deux fois ministre,