aucun espoir de la découvrir, du moins quant à présent. »
Considérant la mobilité et l’instabilité des composés organiques, les chimistes pensaient que leur formation dépend de l’action de la « force vitale » en lutte perpétuelle avec les forces moléculaires. « Le chimiste fait tout l’opposé de la nature vivante, écrivait un chercheur pourtant original, Gerhardt ; il brûle, détruit, opère par analyse ; la force vitale seule opère par synthèse ; elle reconstruit l’édifice abattu par les forces chimiques. »
Mais vous êtes venu, Monsieur. Vous avez eu la tranquille hardiesse de ne pas croire vos aînés sur parole ; vous avez tenté ce qu’ils déclaraient chimérique ; vous avez dissipé au feu de vos cornues le vain fantôme mythologique de la force vitale ; vous avez su combiner les éléments des matières animales et végétales par le seul jeu des forces physiques déjà connues ; vous avez trouvé la clef que déclarait introuvable le bon Berzélius.
Le premier pas était le plus difficile. Comment combiner l’inerte carbone avec le plus léger des gaz, l’hydrogène ? Cette union directe si longtemps regardée comme impossible, vous l’avez réalisée en 1862, par le sortilège de l’arc électrique. L’acétylène, terme initial de l’innombrable