des races européennes, lorsqu’elles auront couvert et dominé la surface du globe terrestre, mis en exploitation toutes ses ressources, embrassé tous les éléments de connaissances que son étendue comporte, épuisé les combinaisons fondamentales compatibles avec la puissance, limitée aussi, de l’intelligence individuelle de l’homme ? en un mot consommé toute la réserve d’énergie inhérente au globe terrestre et à l’espèce humaine ? »
Question mélancolique ! Ce dernier état, où parviendra, si elle peut, la laborieuse humanité européenne, cet idéal encore lointain, nous ne le verrons pas, et nos enfants et nos petits-enfants ne le verront pas non plus. Mais, si admirable qu’il soit, par cela seul qu’il est une limite il ne nous ravit point, car, invinciblement, nous désirons plus encore, autrement dit, nous désirons par de là les énergies et les possibilités de notre nature. Une humanité où les inventions scientifiques augmenteraient pour tous les commodités de la vie, où tout le monde aurait facilement à manger et de quoi se divertir un peu, où régnerait un à-peu-près de justice sociale, cela est déjà très beau, cela est peut-être irréalisable ; et malgré tout (est-ce que je me trompe ? ) cela nous paraît encore médiocre, au regard des