infinie tristesse. Après avoir longtemps observé les sociétés animales, vous concluez, en ce qui regarde les fourmis, que le progrès de leur civilisation est parvenu, depuis de longs siècles déjà, à des limites au voisinage desquelles elle est condamnée à osciller désormais, tant que la race durera. Et vous vous demandez : « En est-il autrement des races humaines ? Sommes-nous autorisés à regarder leurs progrès comme indéfinis ? ou bien les races humaines sont-elles destinées à obéir à la même loi fatale ? Leur évolution parviendra-t-elle aussi à un état stationnaire, dont les limites seront déterminées par celle des connaissances que l’homme peut acquérir et combiner, en vertu des facultés intellectuelles qui résultent de son organisation ? Ces limites atteintes, les races humaines ne présenteront-elles pas le spectacle d’une civilisation à peu près uniforme, oscillant entre certains états alternatifs de trouble et d’équilibre, mais s’efforçant désormais de revenir toujours à une organisation type, réputée la plus convenable au bonheur et à la dignité de l’espèce humaine ? Une semblable opinion serait peut-être la plus conforme aux leçons de l’histoire. »
Vous citez l’Égypte, vous citez la Chine ; et vous ajoutez : « Ne sera-ce point aussi l’histoire