Page:Berthelot - Discours de réception, 1901.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de sa pensée, changeante en apparence, ferme et suivie dans son fond.

Le souvenir de cette amitié de deux grands hommes traversera les âges et ajoutera une grâce à leur gloire commune. Nos descendants chercheront qui de vous deux a le plus donné à l’autre. Oserai-je indiquer ce que j’entrevois en lisant vos lettres et les siennes ? Dans le temps où d’assez longs voyages vous séparaient, si quelque circonstance imprévue venait entraver ou ralentir votre correspondance, je ne sais si je me trompe, mais il me paraît bien que celui de vous deux qui en souffrait le plus, ce n’était pas lui, et que celui qui semblait oublier le plus facilement, ce n’était pas vous…

Et pourtant, de son propre aveu, vous êtes, en dehors de certaines personnes de sa famille, celui de ses contemporains qu’il a le plus aimé, et pour qui il a fait la plus notable infraction aux règles qu’il tenait de ses maîtres sulpiciens touchant les « amitiés particulières » . Il vous l’eût fait savoir, si la Fortune, meilleure pour vous— et pour nous aussi— avait voulu qu’il vous reçût à cette place. Je lui emprunterai du moins la fin de mon discours, sûr que vous m’en saurez gré et que vous y trouverez le genre d’éloge qui vous contentera le mieux et qui vous paraîtra,