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— 925 — AVISSEAU — AVIZ plats rustiques faits à l'imitation de ceux de Palissy et qui ont commencé à établir sa réputation, on lui doit plusieurs pièces importantes, vas- s~ / /7) ques, aiguières, bassins, flambeaux, etc., j( disséminées dans tous les musées et les

C 1 grandes collections de l'Europe, et qui, 

Vl-' 1 toutes, portent gravé en creux le mo- nogramme ci-contre, accompagné quel- quefois de son nonî écrit en toutes lettres, A VISSE AU A TOURS, ou AVISSEAU. Edouard Garnif.r. AVISSEAU (Edouard), né à Tours en 1831, fils et élève du précédent, continue dignement son œuvre; dessi- nateur et sculpteur de mérite, il aappliqué presque exclusive- ment son talent à la céramique décorative, et on lui doit, dans ce genre, des travaux assez importants exécutés à Tours, à Chenonceaux, etc. C'est lui qui, le premier, et aidé des conseils de son père, a fait revivre les procédés employés au xvi e siècle dans la fabrication des rarissimes faïences connues sous le nom de Faïences Henri II ou Faïences d'Oiron. Ed. G. AVIT (Saint), Alcimus Ecditius ou Ecdicius Avitus, évêque métropolitain de Vienne alors soumise aux Bur- gondes, mort en 523 ou 525. Cet évêque, qui écrivait à Clovis : Votre foi est votre (ou notre) victoire, et à qui le pape Hormisdas donna plus tard le titre de vicaire aposto- lique de la Gaule, tient une place importante en l'histoire du vi e siècle ; il la doit à ses poésies, à la part qu'il prit aux controverses religieuses et aux intrigues ecclésiasti- ques de son temps, et à l'action qu'il exerçasur les rois bur- gondes. 11 était fils d'Isicius ou Hesycius, de puissante famille gallo-romaine et évêque de Vienne ; à la mort de son père (494), il fut élu pour le remplacer. Vers 499, à Sardianicum, près de Lyon, il assista à une conférence tenue, en présence du roi Gondebaud, entre les ariens et les catholiques. On dit que le roi fut très ému par les argu- ments d Avitus ; mais ni ces arguments, ni des lettres fort adulatrices ne parvinrent à lui faire abandonner l'arianisme. Avitus eut un succès plus décisif auprès de Sigismond, fils de Gondebaud; l'ayant guéri d'une fièvre dangereuse, il le convertit au catholicisme et obtint de lui la fondation du monastère de Saint-Maurice. En 517, sous le règne de ce prince, il assembla et présida à Epaune ou Epaone un concile pour le rétablissement de la discipline ecclésiasti- que (V. Epaune [Concile d']). — Avitus a composé des traités contre les nestoriens, les eutychiens et les sabel- licns et contre les doctrines sémi-pélagiennes de Faustus, abbé de Lérins. Une grande partie de ses écrits a été perdue. Ce qu'on en connaît aujourd'hui a été recueilli et publié par Sirmond, Aviti opéra ; Paris, 1643, in-8. Cette édition a été reproduite dans la Patr. M. de Migne, t. L1X. Une nouvelle édition beaucoup plus complète a été publiée récemment dans les Monum. germ. historica (auctores antiq.j. Ces œuvres com- prennent un poème de 2,611 vers hexamètres, répartis en cinq chants : De Origine mundi, De Peccato origi- nali, De Sententia Dei, De Diluvio, De Transita Maris rabri ; un autre poème de 666 hexamètres, De Consolatoria laude Castitatis ; — des homélies, des lettres aux rois francs et aux rois burgondes, à plusieurs évêques de la Gaule et aux évêques de Gonstantinople et de Jérusa- lem. Quelques-uns de ces écrits contiennent des rensei- gnements intéressants pour l'histoire. On a trouvé une certaine ressemblance, très vraisemblablement fortuite, entre le poème d' Avitus et le Paradis perdu de Milton. E.-H. VOLLF.T. Bibl. : Histoue littéraire de la France, t. III. — Gui/.ot, Histoire de la civilisation en France; Paris, 1829, t. II. — Ampère, Histoire littéraire de la France avant le XII e siècle ; Paris, 1839, t. II, 3 vol. in-8. AVIT (Jean-Baptiste), mécanicien, né au Puy en Velay, à la fin du xvm e siècle, mort à Toulouse en 1837. Eut quelque temps employé au ministère de la guerre sous le règne de Charles X, puis se livra à l'étude de la mécanique appliquée. 11 est l'inventeur d'une montre solaire qui fut médaillée à l'exposition de 1825. AVITAILLEMENT. Ensemble des vivres embarqués à bord d'un bâtiment, c'est aussi l'opération qui consiste à le munir de ses vivres (V. Armement). Cette expression s'emploie surtout pour les navires de commerce. AVÎTCHI. Nom d'un des Naraka (V. Naraka) ou Niraya (enfers indiens). AVITUS (M. Mtecilius), empereur romain d'Occident de 454 à 456. Préfet du prétoire de Gaule, sous Valen- tinien III, il prit la couronne impériale à la mort de Maximus; il se rendit à Borne, où il fut mal accueilli. Renversé par Ricimer(. ce nom), il abdiqua, s'enfuit, et périt presque aussitôt. 11 est surtout connu par ses rela- tions avec Sidoine Apollinaire (V. ce nom), son apologiste. AVITUS (Alcimus Ecditius)(V. Avit [Saint]). AVIVEMENT (V. Suture). AVIVES (Art vétér.). Les anciens maréchaux donnaient le nom d'avivés aux glandes parotides, situées à la partie supérieure et postérieure de la ganache, au point de jonction de la tête et du cou ; ils appelaient aussi avives l'engor- gement de ces glandes, soit même certaines coliques qui, selon eux, avaient leur siège dans la tête. Pour guérir ces dernières on tenaillait, on battait les avives, ou bien on les perçait avec un fer chaud pour en faire sortir les par- ties venteuses. Ces pratiques barbares donnaient lieu sou- vent aux plus graves accidents et entraînaient parfois la mort des animaux. Elles ne sont plus guère usitées au- jourd'hui, sauf par quelques empiriques ignares qui savent encore capter la crédulité des gens de la campagne. L. Garnier. AVIZ. I. Rivière du Portugal, prov. d'Alemtejo, naît à 18kil.de Monfate, arrose Fronterra et tombe dans le Gor- raioc, affluent du Tage ; elle est très poissonneuse. — II. Petite ville de 4,354 hab. avec la commune, célèbre par l'ordre militaire et religieux du même nom. AVIZ (Ordre d'). Cet ordre, conféré en Portugal et au Brésil, est aussi appelé ordre de Saint-Benoit-d'Aviz et ordre du mérite militaire d'Aviz ; il a pour origine la prise de la ville d'Evora, sur les Maures, par Alphonse Henri- quez I er , roi de Portugal , en 1 1 47 , et les premiers chevaliers furent des hommes d'armes qui, sous le nom de confrères de Sainte-Marie d'Evora, eurent mission de garder et dé- fendre la ville qui pouvait d'un ins- tant à l'autre être reprise par les Maures. Ces chevaliers maintinrent Alphonse en possession de sa conquête, et demeurèrent plusieurs années dans la ville. En 1162 cet ordre reçut du Saint-Siège une organisation régu- lière. En 1181, Alphonse Henriquez, ayant de nouveau battu les Maures, leur enleva la forteresse d'Aviz, et, satisfait des services que lui rendaient les confrères d'Evora, il leur confia la défense de sa nouvelle prise ; ceux-ci vinrent s'y établir, et se con- stituèrent en ordre religieux et mili- taire, sous le nom de chevaliers de l'ordre d'Aviz ; une ancienne légende prétend que le nom d'Aviz n'était pas précisément celui de la forteresse, mais vient de ce que les premiers combattants qui y pénétrèrent aper- çurent sur les murs un oiseau (avis) qui chanta à leur approche. Cette version parait confirmée par le cos- tume des chevaliers, sur lequel était brodée une croix verte fleurdelisée, accostée de deux oiseaux de sable (noir). Quoi qu'il en soit, les chevaliers d'Aviz se soumirent à l'observation de la règle de Saint-Benoit, et en 1204 ils obtinrent du pape Innocent III l'approbation des statuts de l'ordre. A partir de ce moment, l'institution commença à prendre une extension réelle, elle acquit des biens con- sidérables et, en 1213, le grand maître de l'ordre de Cala Croix de l'ordre d'Aviz.