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Naturellement il eut des coups de donnés. On brisa les carafes, les chaises et une partie de l’ameublement.

La police arriva et toute la maisonnée fut arrêtée.

Traduits devant le recorder les prisonniers furent condamnés chacun à trois mois de prison pour avoir tenu une maison déréglée.

Le petit Pite passe ses vacances à Ste-Thérèse.

Le père Sansfaçon n’a pas été plus heureux que les autres. Il a été trouvé ivre dans sa voiture, sur la rue Jacques-Cartier, et condamné à un mois de prison.

Ursule a été internée au Bon-Pasteur.


DEUXIÈME PARTIE.


I

LIBERTÉ !


Trois mois se sont passés depuis les événements que nous avons racontés dans la première partie de cette histoire.

Nos lecteurs se rappelleront que Caraquette, Cléophas et Bénoni avaient été condamnés par le recorder à trois mois de prison pour avoir fait du tapage dans la boutique de la comtesse douairière de Bouctouche.

Six heures sonnaient au beffroi de la prison de Montréal connue sous le nom d’Hôtel Payette.

C’était pour les pensionnaires l’heure du lever.

Ce matin-là un tourne-clé s’approcha de Cléophas, de Bénoni et de Caraquette au moment où ils allaient entrer dans le réfectoire où le skelly fumait dans des gamelles en fer-blanc.

L’employé de la prison leur dit qu’ils ne déjeuneraient pas ce jour-là. Ils avaient fini de purger leur sentence et ils devaient se dépouiller de la livrée des prisons pour reprendre les vêtements qu’ils portaient le soir de leur arrestation.

Ils furent conduits dans le bureau du gouverneur de l’établissement qui signa la levée de leur écrou.

Ils suivirent le tourne-clé dont les lourds souliers ferrés résonnèrent sur les dalles du perron.

Ils traversèrent le préau.