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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/22

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XIV
LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

de l'Alchimie. Peut-être les historiens de la philosophie grecque y trouveront-ils quelque nouvelle lumière, sur un sujet à la fois si intéressant et si obscur.

Je crois avoir réussi à établir par mes analyses le mode général de composition de cette collection de traités, sorte de Corpus des Alchimistes grecs, formé par les Byzantins, en même temps que les extraits de Photius et de Constantin Porphyrogénète.

J’en ai mis en lumière les auteurs, j'ai relevé tous les traits qu’il m’a été possible de retrouver sur leur individualité et j’ai montré notamment comment ils se rattachent d’abord à une école Démocritaine, florissante en Égypte vers les débuts de l'ère chrétienne, puis aux Gnostiques et aux Néoplatoniciens.

J’ai retrouvé non seulement la filiation des idées qui les avaient conduits à poursuivre la transmutation des métaux ; mais aussi la théorie, la philosophie de la nature qui leur servait de guide ; théorie fondée sur l’hypothèse de l’unité de la matière et aussi plausible au fond que les théories modernes les plus réputées aujourd’hui. Cette théorie, construite par les Grecs, a été adoptée par les Arabes et par les savants du Moyen Age, au milieu des développements d’une pratique industrielle sans cesse perfectionnée. Mais dans ce genre de doctrines, pas plus que dans les autres théories physiques ou naturelles, le Moyen Age n’a été