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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/33

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INTRODUCTION

je dirai d’abord quelle idée les premiers alchimistes se faisaient des origines de leur science, idée qui porte le cachet et la date des conceptions religieuses et mystiques de leur époque ; je préciserai cette correlation, en comparant l’état des croyances aux iie et iiie siècles de notre ère et les faits cités par les historiens, avec les textes mêmes que les alchimistes grecs nous ont laissés. Ces textes, contemporains des écrits des gnostiques et de ceux des derniers néoplatoniciens, établissent la filiation complexe, à la fois égyptienne, babylonienne et grecque, de l’alchimie. Ils comprennent, je le répète, des papyrus conservés dans le musée de Leide, et des manuscrits écrits sur parchemin, sur papier coton et sur papier ordinaire, lesquels existent dans la plupart des grandes bibliothèques d’Europe, notamment dans la Bibliothèque nationale de Paris.

Tel est le sujet traité dans le Livre I du présent ouvrage, livre consacré aux sources.

Dans le Livre II, j’étudie les personnes, c’est-à-dire les alchimistes dont les noms figurent dans les papyrus et sont inscrits en tête des traités grecs contenus dans nos manuscrits.

Le Livre III est réservé aux faits ; je veux dire qu’il précise la filiation positive de l’alchimie, en résumant ce que nous savons des connaissances usuelles des Égyptiens relatives aux métaux, et en les rapprochant des recettes alchimiques relatées par les papyrus et les manuscrits.

Ce n’est là d’ailleurs qu’une partie de la question. À côté des praticiens, il y eut de bonne heure des