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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/40

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

mates, 1. V. Tertullien en parle longuement. « Ils trahirent le secret des plaisirs mondains ; ils livrèrent l'or, l’argent et leurs œuvres ; ils enseignèrent l’art de teindre les toisons[1]. » De même : « Ils découvrirent les charmes mondains, ceux de l’or, des pierres brillantes et de leurs œuvres[2]. » Ailleurs Tertullien dit encore : « Ils mirent à nu les secrets des métaux ; ils firent connaître la vertu des plantes et la force des incantations magiques, et ils décrivirent ces doctrines singulières qui s’étendent jusqu’à la science des astres[3]. » On voit combien l’auteur est préoccupé des mystères des métaux, c’est-à-dire de l'alchimie, et comment il l'associe avec l’art de la teinture et avec la fabrication des pierres précieuses, association qui forme la base même des vieux Traités alchimiques contemporains, retrouvés dans les papyrus et dans les manuscrits. La magie et l’astrologie, ainsi que la connaissance des vertus des plantes, remèdes et poisons, sont confondues par Tertullien avec l’art des métaux dans une même malédiction, et cette malédiction a duré pendant tout le moyen âge. Ailleurs Tertullien assimile ces anges qui ont abandonné Dieu par amour pour les femmes et révélé les arts interdits

  1. Angeli peccatores illecebras detexerunt, aurum, argentum et opera eorum tradiderunt… vellerumque tincturas inter cætera docuerunt. De Idolatria, IX, D.
  2. Qui siquidem angeli qui et materias ejusmodi et auri dico et lapidum illustrium et opera eorum tradiderunt. De cultu feminarum, X.
  3. (3) Siquidem et metallorum operta nudaverunt et herbarum ingenia traduxerunt et incantationum vires provulgaverunt et omnem curiositatem usque ad stellarum intervretationem designaverunt… De cultu feminarum, I, II, B.