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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

couverte de formules magiques attribuées à Nectanebo. Le mot est d’ailleurs, je le répète, jeté en passant dans le manuscrit, sans prétention ni charlatanisme.

Les papyrus de Leide[1], originaires de Thèbes, offrent des recettes toutes semblables à celles de nos alchimistes grecs, et qui semblent empruntées aux mêmes sources ; car les titres sont identiques et les recettes roulent exactement sur le même genre de préparations, — les unes réelles : purification, trempe, soudure des métaux, combinaison des alliages, dorure, argenture, docimasie de l'or et de l'argent, écriture en lettres d’or, teinture en pourpre, fabrication des verres, des pierres précieuses artificielles ; — les autres chimériques : art de doubler le poids de l'or, multiplication de l’or, art de faire l'asemon, c’est-à-dire l'argent, ou plutôt l’électrum alliage d’or et d’argent, dit asem en égyptien. On reconnaît dans ces derniers titres la pierre philosophale.

Ces préparations n’étaient pas seulement industrielles et médicales ; elles s’étendaient même aux choses religieuses. Lepsius nous signale les huit minéraux qu’on mêlait pour préparer une substance sacrée à Edfou : or, argent, chesteb (pierre bleue), chenem, nesenem, mafek (pierre verte), hertes. Le Kyphi autre corps sacré dont parle aussi Plutarque[2], est composé avec de nombreuses substances, parmi lesquelles on nomme à Denderâ, l’or, l’argent, le chesteb, le mafek.

  1. Reuvens, 3e lettre à M. Letronne, p. 66 à 69.
  2. De Iside, LXXXV.