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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/60

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

phis, est donné dans le lexique alchimique grec[1], comme synonyme d’alambic.

Rappelons également que, d’après Stéphanus d’Alexandrie, médecin et alchimiste du viie siècle, confirmé sur ce point par le lexique alchimique grec[2], Osiris est synonyme du plomb et du soufre.

Olympiodore compare la chimie au tombeau d’Osiris[3], dont les membres sont cachés et dont le visage seul est apparent : ce qui répond bien à l’aspect d’une momie dans sa gaine. Ailleurs le tombeau d’Osiris est assimilé au mercure, l’un des agents fondamentaux du grand œuvre[4]. Cette intervention du tombeau d’Osiris est d’autant plus frappante, que le même tombeau figure dans la plupart des conjurations magiques données par les documents démotiques, par exemple dans un papyrus à transcriptions grecques de Leide[5]. Les noms d’Isis, d’Osiris, de Typhon, se retrouvent fréquemment dans les écrits des alchimistes grecs ; celui même de Toth y figure, à la vérité mal compris et associé à des imaginations gnostiques[6]. Il est aussi question dans ces écrits des temples de Memphis et d’Alexandrie, du temple d'Isis, du temple de Sérapis à Alexandrie, ainsi que des bibliothèques Ptolémaïques, qui y étaient associées[7].

La phraséologie des alchimistes les plus anciens est

  1. Ms. 2.327, fol. 20.
  2. Ms. 2.327, fol, 21.
  3. Ms. 2.327, fol. 210 ; ms. de saint Marc, fol. 174, v°.
  4. Ms. 2.327, fol. 95.
  5. Monuments égyptiens, par Leemans, texte in-8°, 1839, ire livraison (p. 7).
  6. Ms. 2.249, fol. 98 ; ms. de saint Marc, fol. 190.
  7. Ms. 2.327, fol. 206 ; ms. de saint Marc, fol. 190, v°.