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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/67

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SOURCES ÉGYPTIENNES

tion authentique de l'alchimie plus haut que les papyrus égyptiens de Leide, des iie et iiie siècles.

On peut expliquer ces prétentions par des considérations plus générales. En effet, si les alchimistes se sont rattachés à Hermès, s’ils lui ont dédié le mercure, matière première du grand œuvre, c’est que Hermès, autrement dit Toth, était réputé l’inventeur de tous les arts et de toutes les sciences. Platon en parle déjà dans ses dialogues, tels que le Philèbe et le Phêdon. Diodore de Sicile[1] fait remonter à Hermès l’invention du langage, de l’écriture, du culte des dieux et celle de la musique ; de même la découverte des métaux, celle de l’or, de l’argent, du fer en particulier[2]. Hermès paraît avoir personnifié la science du sacerdoce égyptien. C’était le Seigneur des divines paroles, le Seigneur des écrits sacrés. (Pierret, Dictionnaire.) Le néoplatonicien Jamblique écrivait au iiie siècle (De mysteriis Ægyptiacis) : « Cependant nos ancêtres lui dédiaient les découvertes de leur science, étant convenus de tout attribuer à Hermès. » Tertullien cite également Hermès Trismégiste, le maître de tous ceux qui s’occupent de la nature[3]. D’après Galien (Adversus ea quæ Juliano in Hippocratis aphorismos, etc.) : « En Égypte, tout ce qui était découvert dans les arts était soumis à l’approbation générale des savants ; alors on l’inscrivait sans nom d’auteur sur des colonnes que l’on conservait dans le sanctuaire. De là cette multitude d’ouvrages attribués à Hermès. » M. Pierret,

  1. Livre I, 16.
  2. Suidas, article Φαῦνος.
  3. Adversus Valentinianos, XV, A.