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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/91

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SOURCES GNOSTIQUES

tion du serpent, envisage comme le symbole d’une puissance supérieure[1] ; comme le signe de la matière humide, sans laquelle rien ne peut exister ; comme l’âme du monde qui enveloppe tout et donne naissance à tout ce qui est, le ciel étoile qui entoure les astres ; le symbole de la beauté et de l’harmonie de l’univers. Le serpent Ouroboros symbolisait donc les mêmes choses que l’œuf philosophique des alchimistes. Le serpent était à la fois bon et mauvais. Ce dernier répond au serpent égyptien Apophis, symbole des ténèbres et de leur lutte contre le soleil.

L’Ophiouchos, qui est à la fois un homme et une constellation, joue un rôle essentiel dans la mythologie des Pétates, autres Ophites ; il prend la défense de l’homme contre le méchant serpent. Nous le retrouvons dans Olympiodore[2].

Ailleurs nous rencontrons la langue spéciale des gnostiques : « la terre est vierge et sanglante, ignée et charnelle » nous disent les mêmes auteurs[3].

Les gnostiques, ainsi que les premiers alchimistes et les néoplatoniciens d’Alexandrie, unissaient la magie à leurs pratiques religieuses. On s’explique par là la présence de l’étoile à huit rayons, signe du soleil en Assyrie, parmi les symboles qui entourent la Chrysopée de Cléopâtre, aussi bien que dans les écrits Valentiniens. Elle semble rappeler l’ogdoade mystique des gnostiques et les huit dieux

  1. Sur les Ophites, par Ph. Berger, p. 28, 29, 96 ; 1873.
  2. Ms. 2.327, fol. 204.
  3. Zosime, dans le ms. de saint Marc, fol. 190, v°.