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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/92

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

élémentaires égyptiens, assemblés par couples mâles et femelles, dont parle Sénèque[1]. J’ai montré ailleurs (p. 34) que le nombre quatre joue un rôle fondamental dans Zosime, aussi bien que chez les Égyptiens et chez le gnostique Marcus.

Le rôle de l’élément mâle, assimilé au levant, et de l’élément femelle, comparé au couchant[2] ; l’œuvre accomplie (πληρούμενον) par leur union ; l’importance de l’élément hermaphrodite (la déesse Neith des Égyptiens) cité par Zosime[3], et qui reparaît jusque dans les écrits du moyen âge[4] ; l’intervention des femmes alchimistes, Théosébie, Marie la Juive, Cléopâtre la Savante, qui rappellent les prophétesses gnostiques[5], sont aussi des traits communs aux gnostiques et aux alchimistes.

Les traditions juives jouaient un rôle important chez les gnostiques Marcosiens. Ceci est encore conforme à l’intervention des Juifs dans les écrits alchimiques et dans les papyrus de Leide.

Zosime, et Olympiodore reproduisent les spéculations des gnostiques sur l’Adam, l’homme universel[6] identifié avec le Toth égyptien : les quatre lettres de son nom[7] représentent les quatre éléments. Ève s’y trouve assimilée à Pandore. Prométhée et

  1. Questions naturelles, III, 14.
  2. Ms. 2.327, fol. 206.
  3. Ms. 2.327, fol. 220.
  4. Theatrum Chemicum, V, 804.
  5. Renan, Histoire des origines du christianisme, t. VII, p. 116.
  6. Ms. 2.327, fol. 20, et ms. 2.249, fol. 98, transcrit en partie dans Hœfer, I, 534 — ms. de saint Marc, fol. 190.
  7. L’auteur ne savait pas qu’en hébreu ce nom n'a que trois lettres.