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Page:Berthelot - Les origines de l'alchimie, 1885.djvu/98

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LES ORIGINES DE L'ALCHIMIE

une singulière précision dans les détails, à ce que nous savons de l’Égypte grécisée des premiers siècles de l’ère chrétienne et du mélange étrange de doctrines philosophiques, religieuses, mystiques et magiques, qui caractérise les néoplatoniciens et les gnostiques. Nous établirons dans une autre partie de cet ouvrage une comparaison pareille entre les notions pratiques, consignées dans les papyrus et les manuscrits, et les faits connus aujourd’hui sur les industries égyptiennes relatives à la métallurgie, à la fabrication des verres et à la teinture des étoffes. Nos musées fournissent, à ces égards les témoignages les plus divers et les plus authentiques.

Tels sont les résultats obtenus par l’étude intrinsèque des textes et des monuments anciens.

Il convient de contrôler les résultats de cette étude, en les rapprochant des faits et des indications positives que l’on trouve dans les auteurs et les historiens ordinaires.

Aucun de ceux-ci n’a parlé de l’alchimie avant l’ère chrétienne. La plus ancienne allusion que l’on puisse signaler à cet égard serait une phrase singulière de Dioscoride[1], médecin et botaniste grec : « Quelques-uns rapportent que le mercure est une partie constituante des métaux. » Dioscoride paraît contemporain de l’ère chrétienne ; les manuscrits de cet auteur que nous possédons sont fort beaux, et

  1. Dioscoride, V, 110. Ἔνιοι δὲ ἱστοροῦσιν καὶ καθ ̓ ἑαυτὴν ἐν τοῖς μετάλλοις εὑρίσκεσθαι τὴν ὑδράργυρον.