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le colosse de rhodes

Machaon déjà s’était dressé. Mais Isanor l’immobilisa d’un geste :

— Reste ; ou plutôt, va chercher des coupes et du vin de Chypre. Le navarque demeurera avec nous jusqu’au moment où je descendrai moi-même dans les bâtiments de l’Arsenal.

Pausistrate s’étendit sur un siège d’osier flexible entre les époux. C’était l’heure brûlante où toute la ville prenait du repos. L’air transparent laissait voir les côtes déchiquetées de la Carie, et toutes les petites îles assises sur les flots de la mer Égée. Un peu de brise venait par instants rafraîchir les palmiers immobiles qui bordaient au Sud la terrasse du palais.

— Oui, poursuivit Pausistrate en revenant à sa première idée ; la victoire de Flaminius aux Portes Chaudes est un grand bien pour notre pays ; les gens malavisés qui blâmaient notre alliance avec les Romains ne pourront plus maintenant y trouver à redire. Et quel bel exemple de magnanimité a donné le vainqueur ! Il a pris sous sa protection toutes les contrées menacées par les menées de Philippe et d’Antiochus ; si bien que les Grecs,