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le colosse de rhodes

qui d’abord avaient vu en lui un ennemi, ont fait à Flaminius une ovation, et l’ont porté en triomphe dans les bourgs du Péloponèse !

— J’ai toujours eu confiance dans la force de Rome, déclara Isanor en vidant sa coupe de vin de Chypre. Et je n’ai pas été d’avis de marchander au Sénat les secours qu’il nous a demandés à plusieurs reprises. C’est une ère nouvelle qui commence : tout le vieux système de la guerre orientale, les chameaux et les éléphants chargés de tours, les chars armés de faulx et même les phalanges macédoniennes ont échoué devant le courage des Légions. Il s’agit maintenant de leur faciliter l’entrée de l’Asie.

— Et quel avantage y voyez-vous pour Rhodes ? demanda Namourah, qui suivait l’entretien, nonchalante, mais attentive.

— Quand Rome aura pénétré en Asie et que seront détruites les flottes rivales d’Antiochus et de Philippe, quand les aigles planeront là où jusqu’ici ont flotté les chimères à deux têtes, déclara le navarque sans hésiter, l’Île de Rhodes aura sa part. La Carie, la Crète peut-être, et une partie de la