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le colosse de rhodes

ble, ce n’était que des propos insignifiants qu’elles échangeaient. L’amitié de Dornis pour Lyssa n’en demeurait pas moins vive ; au contraire, un attrait de plus, le charme secret qui émane de ceux qui portent en eux l’amour, la poussait à se rapprocher d’elle davantage. Toutes deux maintenant se comprenaient sans paroles et connaissaient le véritable sens de la vie : Dornis qui avait épuisé sa part de bonheur, et Lyssa qui commençait à goûter la sienne…

À côté l’une de l’autre, elles s’étaient accoudées sur le haut parapet de marbre. La magnificence du ciel enchantait de nouveau leurs regards. Mais la ville toute scintillante de lumières, avec son peuple de statues et ses portiques d’arabesques d’or, était une merveille plus sensible, sortie de la main des hommes. Les maisons à dix étages, dont chaque façade était ornée d’Amazones et de Centaures sculptés à même la pierre, semblaient plus colossales dans la nuit. Elles devaient contenir une humanité prodigieuse et recéler des ardeurs invincibles. Et les rues, droites et larges, à quatre voies coupées par le milieu d’une chaussée