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le colosse de rhodes

tentissait dans les galeries profondes, où jamais aucun étranger n’était introduit. Les ouvriers, pour se rendre à leur travail, étaient obligés de donner un mot de passe et de décliner leur nom. On n’avait même pas enfreint en faveur de Flaminius la loi qui défendait d’y pénétrer sous peine de mort. Likès était seul à connaître dans toutes leurs particularités les engins de défense qui se fabriquaient là et qui étaient perfectionnés sans cesse. Lui seul peut-être aurait pu dire exactement le nombre des armes dont on pourrait disposer s’il éclatait une guerre soudaine, et comment on équiperait les navires auxiliaires de la flotte, s’il fallait, en cas d’alerte, leur faire quitter subitement le port. Les grands chefs ne descendaient pas à ces détails : ils se contentaient, l’heure venue, de mener le combat : malheur alors si les rouages les plus obscurs ne se trouvaient pas prêts à fonctionner !

Mais pour l’instant Likès ne songeait point à ces choses. Il calculait que dans deux heures il serait auprès de Namourah et qu’ensuite il monterait à l’Aleïon. Il