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le colosse de rhodes

avait juste le temps de faire sa tournée dans les bassins de radoub et de donner ses ordres pour la journée. Quand il eut soigneusement refermé derrière lui la porte des galeries secrètes, l’air vivant du matin le caressa au visage ; et la grande nappe luisante de la mer, sur laquelle couraient de légères voiles rouges et bleues, offrit à ses regards le paysage familier qu’il aimait.

Namourah attendait Likès dans la bibliothèque du palais. C’était une salle profonde, entièrement revêtue de cuirs damassés comme des étoffes, et au plafond de laquelle pendaient des lustres en forme d’olives énormes, semblables à ceux qui ornaient le temple d’Adonaï à Sidon. Des volumes roulés dans des étuis de soie épaisse reposaient sur des rayons disposés en équerre autour des murs. Et de grands pupitres supportaient d’autres parchemins dépliés, où des mains patientes avaient tracé les caractères compliqués de la langue hébraïque. Il y avait là des merveilles incomparables ; Isanor se plaisait à répéter que la bibliothèque d’Alexandrie, si vantée, ne possédait pas autant de trésors que la sienne. Pour-