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le colosse de rhodes

temple d’Hercule qu’il va presque chaque jour. Quelquefois aussi il se rend dans le port des Parfums, où une femme qui paraît jeune et qui est voilée va le rejoindre. Ils cheminent ensemble vers quelque point éloigné de la ville. Je les ai vus hier monter sur la colline de Sambulli.

— Raconte ! ordonna impérieusement Namourah.

— Le mastère avait passé son bras autour de la taille de sa compagne. Leurs deux visages étaient tournés l’un vers l’autre, comme les deux croissants qui sont sur l’étendard du roi de Bithynie. Ils se parlaient à voix basse…

— Ensuite, ensuite ! Raconte tout !

— Quand ils furent arrivés à cet endroit de la colline où l’on dit que le Grec Eschine enseignait l’éloquence aux jeunes hommes de Rhodes, ils s’arrêtèrent. Un petit torrent coulait à leurs pieds ; en face d’eux, du côté de l’Occident, l’ombre du mont Ida couvrait la mer. Ils s’enlacèrent l’un à l’autre et se couchèrent auprès du torrent.

— Assez ! Assez ! cria Namourah en se frappant la poitrine.