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le colosse de rhodes

— Non, Adonaïa ; il faut que tu m’entendes jusqu’au bout, reprit le vieillard avec force. Je les ai épiés longtemps, j’ai vu la passion de leur baiser. Likès aime cette femme assurément, mais c’est elle surtout qui le recherche et le désire. À la façon dont elle s’est abandonnée à lui, j’ai compris qu’elle devait l’aimer éperdument.

— Les as-tu suivis quand ils sont redescendus vers la ville ?

— Oui, Adonaïa. Ils étaient silencieux et las. Mais Likès tenait encore la jeune femme par la ceinture. Leurs pieds se posaient avec précaution sur les larges dalles de la chaussée comme s’ils eussent craint d’éveiller les échos de ces lieux que leur beauté a fait comparer aux Champs Élyséens.

— Et quand se sont-ils quittés ?

— À la porte de la Citerne, là où il y a un lion couché sur une pyramide de granit. Le mastère est rentré à l’Arsenal, et sa compagne a pris le chemin de l’Aleïon. Un peu plus tard je l’ai vue debout sur la terrasse, qui regardait le ciel et la mer.

— Et sais-tu son nom ?