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le colosse de rhodes

surer que tout est en ordre et que les tableaux astronomiques tracés pour le peuple sont bien à leur place. Il laisse aux Éperviers et aux Aigles le soin de régler le service sacré et il passe presque tout son temps dans la tour de l’Observatoire où nous allons, par les nuits claires, nous instruire auprès de lui.

— Et cela t’amuse, Lyssa ?

— Autrefois j’y trouvais beaucoup de plaisir. Le mystère de l’infini me tentait. Je cherchais à y surprendre le pourquoi de notre destinée. Maintenant je trouve cette étude inutile et vaine. Tout mon ciel, toutes mes étoiles, c’est toi !

Elle posa sa tête sur l’épaule de Likès. Leurs regards se prirent et leurs bouches se mêlèrent. Une fois encore ils furent heureux. Cependant Lyssa restait inquiète ; elle interrogea de nouveau Likès :

— Alors, c’est bien vrai ? Tu m’aimes ? Tu m’aimes autant que le premier jour ?

— Davantage, fit Likès gravement.

Il ne mentait pas. À cause d’elle, il avait résisté à la tentation, il avait risqué d’encourir le courroux d’une femme belle et