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le colosse de rhodes

vibrations de la musique achevèrent lentement de s’éteindre. La lampe pencile, enfermée dans un cylindre d’onyx, n’émettait plus qu’une faible lueur. Et le souffle de la Juive tyrienne passait à travers sa bouche comme l’écho affaibli et à peine sensible de son âme.

Le lendemain sa litière la déposait devant l’entrée principale de l’Aleïon.

— Vous m’attendrez de l’autre côté, à la porte du jardin, avait-elle ordonné à ses esclaves.

Elle voulait éviter ainsi que sa visite à Stasippe fût remarquée. Tout le monde dans Rhodes connaissait le riche flottement de ses rideaux écarlates et la beauté de ses porteurs libyens.

Le Père des Pères, debout sous la colonnade, la reçut. Et aussitôt il la conduisit dans la salle qui précédait le sanctuaire. C’était une sorte de musée où les plus belles œuvres d’art avaient été réunies. Au milieu, le quadrige du soleil, sculpté par Lysippe, faisait une tache éblouissante d’or et d’ivoire. Namourah s’en approcha et l’examina atten-