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le colosse de rhodes

— Je respecte toutes les croyances, affirma le Père des Pères. Le fleuve de Vérité, qui coule à travers le monde, arrose des contrées plus ou moins fertiles et y fait pousser des fleurs différentes. L’essentiel est que notre âme soit suspendue à l’idée du divin.

— Tu as raison ; mais il n’est qu’un dieu véritable, c’est celui dont Moïse a inscrit le nom au Sinaï sur les Tables de la Loi. Les autres n’en sont que l’image déformée et lointaine. Il n’importe pas moins qu’ils soient servis avec déférence, et c’est à propos de cela que je suis venue, Stasippe. Tu as dans le temple une brebis impure ; prends garde qu’elle ne corrompe le troupeau !

— Que veux-tu dire ?

— Que parmi les Veuves-gardiennes affectées au service du trépied sacré, il en est une qui a oublié ses serments.

— Elles n’ont pas prononcé de serments, Adonaïa. Tu as été mal renseignée. Ce ne sont point des Vestales comme à Rome, ou des Sybilles vierges comme à Délos. Ce sont des femmes qui sont venues apporter librement à Héraclès ce qui leur reste de jeunesse et d’ardeur.