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le colosse de rhodes

plus à combattre ; superstitieux et pleins de terreur, ils se couchaient à plat ventre et se laissaient tuer sans oser lever les yeux. Pendant ce temps, le gros de la flotte rhodienne qui était restée dans les parages de la Thrace avait rallié celle des Romains et poursuivi Polyxénidas jusque dans les eaux de Myonnèse où un autre combat définitif avait été livré.

La lutte avait duré vingt-quatre heures et coûté la vie à plus de vingt mille combattants. Mais la flotte du roi de Syrie était définitivement détruite, et l’empire de la mer, cette thalassocratie disputée depuis des siècles par tant de puissances rivales restait cette fois à la nation Romaine et à Rhodes, son alliée. Maintenant l’accès de l’Asie devenait facile. Le vieil Antiochus, malgré sa puissance, malgré l’aide occulte d’Annibal qui était allé le rejoindre, pourrait-il résister aux légions que se préparaient à conduire là-bas les deux Scipion dont l’épée passait pour invincible ?

Cette nouvelle heureuse était parvenue dans la ville à l’heure exacte où Likès avait donné rendez-vous au peuple. Elle s’était