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le colosse de rhodes

— Tu m’aimes toujours ? demanda Lyssa, souriante.

— Toujours ! répondit Likès sans la regarder.

— Alors, écoute. J’ai une chose à te demander, une chose à laquelle je tiens infiniment. Si tu me refusais, j’en éprouverais un chagrin mortel.

— De quoi s’agit-il ? Est-ce ma vie que tu veux ?…

Il affectait de plaisanter, mais Lyssa le retenait par la main, et, à la pression de ses doigts, il sentait qu’elle était agitée d’une grande émotion intérieure. Elle le fit asseoir sur le sable et se tint debout devant lui :

— Écoute. Il y aura bientôt un an que nous nous sommes donnés l’un à l’autre. Cet anniversaire doit nous être sacré, n’est-ce pas ? Je voudrais que nous le fêtions dans une intimité complète, loin de tout ce qui pourrait gêner notre bonheur.

Elle s’était assise à son tour et cachait sa tête sur les genoux de Likès. Il dit d’une voix éteinte :

— Et qu’as-tu imaginé pour cela ?

— Je voudrais retourner avec toi à Lindos.