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le colosse de rhodes

C’est là que tu m’as menée tout d’abord afin de me montrer les lieux où s’était écoulée ton enfance. Te souviens-tu comme ce voyage fut heureux ? Te souviens-tu du vieux modeleur qui nous donna l’hospitalité dans le temple, et de l’atelier et de la chambre où nous avons dormi ? Oh, Likès ! Te souviens-tu ? Te souviens-tu ?

— Parle plus bas, fit Likès inquiet, quelqu’un pourrait nous entendre.

Lyssa se tut, mais elle reprit au bout d’un instant :

— Mon désir le plus cher est d’accomplir avec toi ce pèlerinage de notre amour. J’ai déjà prévenu mes compagnes que je serai absente pour deux journées. Dornis me remplacera dans mes heures de veille… Et toi, cher Likès, songe à te rendre libre aussi.

— C’est impossible, répondit froidement Likès, tout à fait impossible, Lyssa. Je ne puis quitter l’Arsenal aussi facilement que toi l’Aleïon. Mes devoirs me retiennent impérieusement. Demande-moi autre chose, je te l’accorderai.

Mais Lyssa hocha la tête :