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III

Il ne manquait au bonheur de Namourah qu’une seule chose : savoir le nom de la maîtresse que Likès avait abandonnée pour elle. Vainement elle l’avait supplié de le lui dire ; le jeune mastère sur ce point était resté inflexible. Et une jalousie rétrospective et usante comme les dents d’une lime mordait l’âme de la Juive tyrienne. Malgré toute l’astuce de son génie, elle se sentait impuissante à pénétrer ce secret.

Elle y pensait un soir devant les flammes rouges du crépuscule qui inondaient le ciel ; la mer sous cet éclat était comme une chaudière immense où bouillonnaient les vagues. Et les arbustes qui bordaient l’île, penchés sur ces eaux incandescentes, semblaient eux aussi s’embraser. Namourah, lassée, cherchait en vain à reposer son esprit quand