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le colosse de rhodes

Machaon mystérieusement vint lui annoncer qu’une femme voilée et d’apparence jeune voulait absolument être introduite auprès d’elle.

— Qu’elle entre !

L’épouse d’Isanor était habituée à ces sollicitations d’inconnues qui venaient implorer sa générosité ou son aide ; rarement elle refusait de les entendre. Elle mettait son amour-propre à conserver cette réputation de sagesse et de justice qu’elle s’était faite en dépit des débordements de sa vie. Peut-être aussi estimait-elle que c’était là une compensation nécessaire à ces écarts soigneusement cachés.

— Qu’elle entre !

Et Lyssa entra, toute recouverte de ses voiles. À peine apercevait-on son visage et la tache blanche de ses mains. Sur un signe de Namourah, elle s’assit, en face de la lumière rouge du couchant.

— Qui es-tu ? où habites-tu ? demanda la Juive.

— Ô Adonaïa ! Mon nom et ma demeure ne peuvent guère t’intéresser. Je suis une simple femme qui souffre et qui est venue