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le colosse de rhodes

se confier à toi. On dit que ta bonté est parfaite et que tu sais tout comprendre. Tu pourras, j’en suis sûre, me donner un conseil salutaire.

— Parle ! fit Namourah en s’étendant sur le divan.

La petite Veuve-gardienne jeta un regard circulaire autour d’elle. Namourah comprit la signification de ce regard.

— Ne crains rien, nous sommes seules, personne ne t’écoute que moi.

— Merci. Je te raconterai donc ma peine avec la simplicité d’une enfant. J’ai longtemps hésité avant de venir t’importuner ainsi ; j’avais toujours l’espoir que les choses s’arrangeraient d’elles-mêmes ; mais il n’en est rien ; et plus j’attends, plus je souffre.

— Serais-tu amoureuse ?

— Amoureuse ? Est-ce bien le mot qui convient ? Je suis possédée plutôt, possédée du front aux talons par une passion dévorante. J’ignore, Adonaïa, si tu as jamais connu un pareil tourment.

Elle montra le ciel rouge, la mer qui semblait vomir des flammes :

— Voilà, dit-elle, l’image de mon cœur.