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le colosse de rhodes

tu ne laisses personne te devancer. Va rejoindre Namourah ; elle t’attend sans doute et trouve déjà que tu tardes trop.

Alexios s’était levé ; il mit les mains sur les épaules de Likès :

— Allons ! Bon courage ! Je salue en toi le futur gouverneur de l’Arsenal, le premier citoyen de la cité.

Likès quitta la maison d’Alexios. Il ne se pressait point : il suivait d’un pas égal la longue rue des Hôtelleries bordée de mûriers qui s’étendait derrière le Grand Port. Un immense va-et-vient de foule, un papillotement de gestes et de couleurs remplissait cet étroit espace, et le Colosse d’airain éblouissant et nu dans la lumière, grandissait encore de toute cette humanité grouillante à ses pieds. Un rayon de soleil frappait sa tête et faisait étinceler sa couronne de lotus ; le disque d’or qu’il tenait dans ses mains avait le resplendissement d’un astre. Likès leva les yeux sur lui ; c’était la force de Rhodes, la gloire de Rhodes, sa puissance sur les mers, son génie de négoce et de conquête, que symbolisait cet Hercule fameux, objet de l’admiration du monde. On