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le colosse de rhodes

« Dans le ciel, qui est sublime ? Toi seul es sublime ! »

« Sur la terre, qui est sublime ? Toi seul ! »

Elle se hâta. Le moment était opportun. Elle ne redoutait pas de rencontrer Stasippe. Le Père des Pères devait être déjà retiré au sommet de l’Observatoire ; et les autres prêtres, les Éperviers et les Aigles, groupés autour de lui, écoutaient sans doute ses instructions, recueillies dans la contemplation céleste. Lyssa traversa le jardin du Temple et gagna la sortie sans avoir été aperçue. Alors elle se mit à courir. Il lui semblait qu’elle n’arriverait jamais assez vite. Une impatience étrange la fustigeait. Telle une bête docile conduite par une main inflexible et attelée à un char glissant, elle avançait, poussée par une force inconnue : elle ne choisissait même pas son chemin ; elle avançait, sans se perdre, dans le dédale des rues tortueuses qui avoisinaient le Grand Port. Jamais elle n’avait passé par là ; cependant elle reconnaissait les pierres, et les façades des mai-