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le colosse de rhodes

s’armaient les navires pour la conquête du monde.

Elle attendait… Cette journée commencée dans la joie finissait en apothéose. De tous côtés, par toutes les portes, la foule faisait irruption. Les gens de Ialysos, ceux de Lindos et de Camire accouraient pour célébrer la victoire romaine ; et de toutes les bourgades disséminées sur le mont Atabyrion des paysans chevelus accouraient, portant des feuillages verts qu’ils brandissaient au-dessus de leurs têtes. Sur la place du Peuple, le Taureau d’or disparaissait, tant on avait surchargé ses flancs de guirlandes et de couronnes. Tout à coup Namourah vit cette multitude humaine se ruer du même côté ; et des cris d’enthousiasme, des clameurs qui tenaient du délire, arrivèrent à ses oreilles : le navarque venait de faire annoncer que, pour récompenser les Rhodiens de leur concours, Rome leur abandonnait la Carie avec la riche cité d’Halicarnasse et tout le territoire voisin. La Carie, c’est-à-dire la nation détestée qui, autrefois sous la conduite de la reine Artémise, avait humilié et envahi