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I

L’amour dominait maintenant la vie de Lyssa. Elle l’avait connu tout à coup dans sa plénitude. Tous ses rêves, tous ses désirs s’étaient incarnés en Likès qui l’avait prise, qui l’avait subjuguée et enchantée. La volupté, la tendresse, et, plus encore, cette sorte d’exaltation intérieure qui augmente le jeu de toutes les facultés, faisaient d’elle un être nouveau. Dornis et les autres gardiennes du trépied sacré avaient peine à reconnaître la petite veuve de Carie dans cette créature que le bonheur transfigurait.

D’ailleurs elle s’absentait fréquemment ; chaque jour elle trouvait moyen de rejoindre Likès, tantôt dans la ville, tantôt hors des murs, et quelquefois très loin, dans quelque parage isolé de l’île. Aujour-