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le colosse de rhodes

d’hui ils étaient allés tous deux visiter la vieille capitale de Lindos, où Likès avait été élevé et qu’à cause de cela Lyssa désirait connaître.

— Emmène-moi, lui disait-elle, toujours, emmène-moi dans les lieux où tes pas ont marqué leur première empreinte, où tes regards d’enfant ont contemplé la lumière. Je veux ressentir tout ce que tu as senti et aimer tout ce que tu as aimé.

Mais ce qu’elle cherchait surtout, c’était de s’isoler avec lui davantage.

Ils avançaient lentement, car le chemin était rocailleux. Des rosiers quand même croissaient à travers les pierres, et jetaient dans le soleil l’éclat rouge et ardent de leurs fleurs. Sur ces routes impraticables aux chars, de grands figuiers étendaient leur ombre protectrice. Tout était austère, recueilli et solennel. Lyssa se serra davantage contre l’épaule de Likès.

— Comme je suis heureuse d’être à toi, cher Likès ! Sais-tu qu’il y aura six mois ce soir que l’on a célébré à Rhodes la fête du Taurobole ? Six mois ! Il me semble que c’est à peine si nous avons eu le temps de