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les vierges de syracuse

trahissait à la souplesse de sa démarche, au balancement presque insensible mais harmonieux de ses hanches sur lesquelles les plis de l’étoffe s’évasaient à peine. Et cette jeunesse aussi se retrouvait dans ses yeux aux contours lisses et dans le dessin fier de sa bouche dont l’habitude du recueillement n’avait pu atténuer tout à fait le charme. Ainsi que toutes les Grecques de noble famille, — car elle était de race illustre et ses aïeux avaient siégé autrefois parmi les amphipoles de la cité — elle portait en elle, avec l’héréditaire fierté d’Héléna la Tyndaride, la grâce syracusaine, altière et simple, mélange de passion et de douceur. L’enthousiasme habitait son nez aux ailes creuses, qu’une seule ligne droite entre les sourcils reliait à son front ; et, comme dans les médailles d’or ou d’airain sur lesquelles les orfèvres se plaisaient à évoquer l’incomparable beauté de la nymphe Sicélide, son menton se séparait en deux saillies égales au-dessus de son cou sans défaut.

Praxilla, s’étant arrêtée en haut de l’escalier qui descendait à la source, frappa dans ses mains et d’une voix claire appela les sept autres vierges : Démo, Zénophile, Anticlée, Rhénaïa, Naïs, Meltine et Glaucé. Elles accoururent blanches et pressées comme des colombes, un sourire familier aux lèvres. Toutes, elles étaient belles et dans le vif éclat de leur jeunesse. Elles se rangèrent autour