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les vierges de syracuse

— Vous avez là de superbes galères, mon cousin ; elles doivent porter au moins mille ballots.

De la main, il montrait une flottille de galères, énormes et rondes, qui revenaient de la côte africaine, surchargées de marchandises.

— En effet, dit Hiéron, je ne leur connais qu’un défaut : c’est d’être, en raison même de leur poids, difficilement manœuvrables. Malgré leur forte voilure et leurs cinq rangs de rameurs, il leur arrive quelquefois de rester en détresse au milieu des eaux lorsque les courants leur sont contraires.

— Allons donc ! fit Archimède, je me chargerais de les faire avancer du bout de mon petit doigt, fût-ce sur la terre ferme.

En entendant ce propos, le vieux Hiéron se mit à rire, ainsi que l’enfant royal et la nourrice de la vallée d’Enna aux lourdes tresses, ainsi que Dorcas et Orthon, l’orfèvre, qui s’étaient rapprochés :

— Vous savez que d’ordinaire je ne mets pas en doute votre pouvoir, mon cousin, reprit Hiéron, en regardant Archimède ; mais pour cette fois, permettez-moi de rester incrédule ; à moins d’être doué de la force miraculeuse d’Héraclès, qui enleva dans ses bras les troupeaux de Géryon, il est impossible à un homme de mouvoir un poids de cette importance.

— Je vous prouverai le contraire quand il vous plaira, répondit tranquillement Archimède. Mais