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Page:Bertheroy - Les Vierges de Syracuse.djvu/403

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les vierges de syracuse

cas était sur le point de succomber. Mais tout à coup les portes d’elles-mêmes s’ouvrirent, et sous la colonnade on vit s’avancer la procession blanche des Vierges. Elles se suivaient à la file, toutes enveloppées de leurs voiles, et la plus jeune, Glaucé, marchait la première, tenant dans ses mains l’image de la Déesse. C’était cette image sainte, cette relique auguste qui jamais dans les cas de suprême danger n’avait été tournée en vain contre la face de l’ennemi. Et cette fois encore le talisman opéra. La bande des légionnaires qui s’était ruée pour enfoncer la muraille, ne songea même plus à franchir le seuil redoutable.

Les Vierges avaient passé, remportant au sanctuaire l’auguste relique ; mais Fanie s’était jetée aux genoux de Praxilla, l’empêchait de rejoindre les autres prêtresses :

— Ô très pure hiérophantide, Dorcas, mon cher époux que voici, ne veut pas me suivre. Voyez, il reste immobile et muet, sans même que ses regards tombent sur moi. Dites-lui, dites-lui de m’entendre !

Maintenant toutes les Vierges étaient disparues, et Praxilla seule demeurait sous le Portique. Elle fit signe à Dorcas d’approcher, tandis que Fanie, par une pudeur instinctive, s’était éloignée de quelques pas. Ainsi la Vierge et le Guerrier se trouvaient une dernière fois en face l’un de l’autre.