Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/20

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AVERTISSEMENT

lablement acquises, plus il est nécessaire d’entrer dans l’infini

des détails. On ne supprime pas une difficulté parce qu’on la raye du texte ; elle continue à surgir pour dérouter les efforts de l’apprenti, et plus ce dernier est novice, moins il est intelligent, pour dire les choses par leur nom, plus il sera embarrassé si l’on ne vient à son secours. Là où il nous a fallu quelquefois bien des pages, un mot aurait suffi si nous nous étions adressé à un public d’anatomistes diplômés. On pourrait abréger ces Instructions au point de les réduire à quelques pages de généralités. Mais plus on les abrégerait, plus on verrait se restreindre le public susceptible d’en comprendre le sens et de les appliquer.

Ainsi tous les points ayant donné lieu depuis cinq ans à quelque malentendu, soit en France, soit à l’étranger, ne serait-ce qu’exceptionnellement, ont été l’objet d’explications supplémentaires.


Ce luxe de détails est également appelé à simplifier beaucoup la tâche de correcteur de signalements qui nous incombe. Grâce au numérotage de chaque paragraphe, nous serons dispensé de répéter continuellement les mêmes explications dans les correspondances manuscrites que nous échangeons avec diverses Administrations françaises et étrangères. Une simple invitation au mensurateur fautif d’avoir à se reporter à tel paragraphe de telle page suffira pour mettre ce dernier à même de se corriger lui-même.

En résumé quoique les modifications apportées n’aient pas amené, avons-nous dit, de changements essentiels, les praticiens qui ont étudié la première édition devront prendre sur eux de relire en entier cette nouvelle publication en signalant, au moyen d’une accolade au crayon, les passages qui réformeraient leur façon d’opérer, afin d’être à même de les retrouver facilement et de les réétudier ensuite à loisir. Car, en outre des corrections capitales signalées plus haut, il y a peu de paragraphes, peu de phrases même, qui n’aient été l’objet de quelque retouche.


L’absolu de nos affirmations dans les questions d’identité et notamment dans les cas plus difficiles d’identification entre deux photographies, étonne encore et quelquefois même inquiète momentanément les fonctionnaires de la police ou de l’ordre judiciaire auxquels une longue pratique n’a pas déjà enseigné ce qu’on appelle au Palais notre infaillibilité. Nous nous devions à nous même de démontrer que le péremptoire habituel de nos réponses ne résultait pas d’un tempérament risque-tout, mais était la consé-