Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/11

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moment où la nuit fut devenue tout à fait sombre ; ils regardèrent alors et aperçurent un point lumineux que son immobilité seule distinguait des étoiles de sixième grandeur. La voie était désormais assurée ; et quoiqu’il restât encore bien des obstacles à éviter, la certitude du succès leur donna courage et patience.

Biot retourna bientôt à Paris rapporter les premiers résultats et les calculer, tandis que l’infatigable et ardent Arago restait à Formentera, lieu de leur dernière station, pour recueillir les derniers chiffres et recommencer les mesures incertaines ; mais, au milieu de ces pénibles travaux, il dirigeait plus haut ses pensées et méditait déjà des œuvres plus originales, sinon plus importantes et plus grandes.

Ne pouvant observer que la nuit, c’est par l’étude des théories les plus difficiles qu’il se délassait pendant les longues heures du jour. L’Optique de Newton composait, toute sa bibliothèque ; il la relisait sans cesse et, nourrissant son esprit