Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/45

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avec impatience les moindres attaques et savait rendre sa colère redoutable à ceux qui osaient l’exciter. Lorsque, ému par une insinuation blessante ou par une contradiction importune, il tournait son attention contre un adversaire, s’il le trouvait sans compétence ou sans autorité, il ne craignait ni de le dire ni de le prouver, dans les termes les plus forts et les plus catégoriques.

Une conscience scientifique devait être bien irrépréhensible pour affronter sans imprudence son regard sûr et pénétrant et son habileté à faire toucher du doigt les erreurs, en les montrant d’autant moins excusables qu’il les rendait plus évidentes. Plus d’un sont restés stigmatisés devant l’opinion par le tour énergique de ses jugements, sévères, piquants, amers, discourtois même, quand la colère s’en mêle, et pourtant sans appel.

La plus cruelle et la mieux réussie de ces représailles auxquelles Arago se laissait parfois emporter, est la lettre adressée à M. de Humboldt sur un