Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/54

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de ses confrères, mais sans consentir à supprimer une ligne de l’éloge qui, la veille, avait paru irréprochable et qui, dans toute autre circonstance, devait l’être aux yeux des plus intolérants.

« Fresnel, disait-il en racontant la jeunesse de son ami, s’associa vivement aux espérances que le retour des Bourbons faisait naître en 1814. La charte exécutée sans arrière-pensée lui paraissait renfermer tous les germes d’une sage liberté. »

Et plus loin, à l’occasion d’une place refusée a Fresnel, qui s’était montré trop indépendant dans ses opinions :

« Lorsqu’un ministre se croit, disait-il, obligé à demander à un examinateur en matière de sciences, non des preuves d’incorruptibilité et de savoir, mais l’assurance que, s’il devenait député, il n’irait pas s’asseoir à côté de Camille Jordan, un bon citoyen pouvait craindre que notre avenir ne fût pas exempt d’orages. »

L’intention et la portée des frénétiques applau-